Avant même l'arrivée du bac à plantes, Anne, comme de nombreuses familles de Yellowknife, était confrontée à un défi croissant. Le coût élevé des produits alimentaires dans le Nord faisait des fruits et légumes frais un luxe. De plus, des années d'exploitation minière avaient contaminé une grande partie du sol de la ville à l'arsenic, rendant la culture directe en pleine terre dangereuse. Pour les parents soucieux d'offrir une alimentation saine à leurs enfants, le choix était souvent limité : payer plus cher au magasin ou se priver.
 
C’est pourquoi ADRA Canada a lancé le Projet de jardinière — une initiative visant à aider les familles de Yellowknife à cultiver chez elles des produits sains et abordables malgré la contamination des sols et le prix élevé des produits d'épicerie.
En partenariat avec l'église adventiste du septième jour locale, ADRA a fourni aux familles des jardinières, de la terre, des graines et les connaissances nécessaires pour créer leurs propres petits jardins.
 
Quand Anne a entendu parler du projet pour la première fois par une amie de son église, elle n'y a pas prêté beaucoup d'attention. Le jardinage n'avait jamais été pour elle qu'une idée passagère. Mais face à la hausse constante du prix des produits alimentaires et à sa recherche de solutions pour nourrir sa famille plus sainement, l'idée a commencé à germer. S'inscrire lui a semblé un petit pas, mais porteur d'espoir, vers un changement positif.
 
Peu après son inscription, Anne a reçu son bac à fleurs en bois, des sachets de graines et des outils de jardinage : tout le nécessaire pour se lancer. Ses enfants étaient particulièrement enthousiastes ; ils ont décoré leurs propres petits pots et semé des graines de tomates avec soin. Pour Anne, c’était une belle façon d’impliquer sa famille dans une activité à la fois pratique et enrichissante.
 
Au fil des semaines, les premières pousses vertes firent leur apparition. Anne cultivait du chou frisé et des courgettes, et à sa grande joie, les plants prospérèrent. Sa famille ajouta du chou frisé frais à ses repas, découvrant ainsi la satisfaction de manger des aliments cultivés de ses propres mains. Pour Anne, chaque récolte n'était pas seulement une question de légumes. C'était aussi le sentiment de connexion et de confiance qui découlait du fait de faire pousser quelque chose de ses propres mains.
 
“ Avoir un jardin juste derrière chez nous nous a permis de réfléchir davantage à notre alimentation et de profiter des fruits de notre dur labeur ”, a confié Anne.
 
Bien qu'elle n'ait pas pu assister au cours de cuisine communautaire proposé aux participants, Anne a exprimé sa gratitude pour les ressources et le matériel fournis. Le jardinage, a-t-elle déclaré, a transformé la façon dont sa famille envisageait l'alimentation et se percevait elle-même.
 
“ C’est bien plus que cultiver des légumes, c’est ce que nous avons appris ensemble en famille ”, a-t-elle confié.
 
Aujourd'hui, le jardin d'Anne continue de s'épanouir, produisant des fruits et légumes frais et de nouveaux souvenirs. Ce qui n'était au départ qu'une petite jardinière est devenu bien plus grand : un rappel que l'espoir peut germer partout, même dans le plus petit lopin de terre.