Me retrouver dans le jardin d'Agnès m'a donné l'impression d'être Alice au pays des merveilles pendant un instant. Le chou frisé était plus grand que moi.
Agnès est l'une des personnes les plus énergiques que j'ai jamais rencontrées. Elle se précipite partout, désireuse de nous montrer les fruits et légumes de son travail. A 70 ans, elle déborde de vie, tout comme son jardin.
Il y a trois ans, ce n'était pas le cas. Elle était malade, probablement à cause de la malnutrition. Constamment froide, elle se blottissait autour du feu dans sa hutte rurale rwandaise. Ses filles et son fils sont décédés du VIH, la laissant seule et malade avec ses six petits-enfants, dont l'un est atteint d'un handicap mental.
Elle cultivait des bananes, des haricots et du manioc pour nourrir sa famille, mais certains de ses petits-enfants souffraient également de malnutrition. Agnès ne savait pas comment cultiver d’autres légumes et fruits, et elle ne comprenait pas leurs bienfaits pour la santé. Elle était également limitée par le manque d'eau, qu'il fallait aller chercher à pied dans un ruisseau éloigné.
ADRA a lancé un projet dans son quartier pour aider les familles vulnérables touchées par la malnutrition. Ce projet spécial ciblait les familles qui avaient également été touchées par le VIH. Les familles sélectionnées recevront des semences, des outils, du matériel de récupération de l'eau de pluie et une formation pour planter et entretenir un potager.
Agnès était curieuse mais aussi sceptique. Elle ne savait pas si elle avait l'énergie nécessaire pour effectuer le travail requis par le programme, et elle n'était pas sûre que les nouvelles techniques fonctionneraient. Elle a décidé de tenter le coup.
Le terme « potager » ne décrit pas vraiment ce qu'Agnès a cultivé. Des mots comme « ferme » et « petite plantation » sont plus appropriés. Aujourd’hui, elle cultive des aubergines, des betteraves, du poivron vert, de la papaye, de l’amarante, des mangues, des tomates arbustives, du chou frisé, de la goyave, des carottes, de la citrouille, du maïs, des fruits de la passion, du manioc, des avocats et des bananes. Elle cultive également des acacias pour les utiliser comme bois de chauffage. La taille de son jardin est d’autant plus remarquable qu’elle l’entretient seule.
Elle est capable d'économiser l'eau dans son jardin en utilisant des ollas. Ces pots en terre cuite non vernissée sont à moitié enterrés dans les plates-bandes, puis remplis d'eau. L'eau s'infiltre lentement à travers l'argile, fournissant juste assez d'humidité pour que les plantes s'épanouissent. Les pots en argile – peu coûteux, écologiques et efficaces – sont utilisés depuis des siècles.
Agnès a également appris la nutrition et comment garder ses petits-enfants en bonne santé. Désormais, ils ne souffrent plus de malnutrition. Agnès vend également la nourriture dont sa famille n'a pas besoin et utilise l'argent pour payer les frais de scolarité de ses petits-enfants. Les enfants s'épanouissent désormais à l'école.
Une partie de l'argent a également été utilisée pour reconstruire les fondations de sa maison, qui étaient visiblement en ruine. Ses voisins l'ont prévenue que la maison pourrait s'effondrer à tout moment. Heureusement, ce n’est pas le cas.
Agnès sourit largement au personnel d'ADRA debout dans son jardin. Elle remarque : « Je suis reconnaissante à Dieu pour les jeunes qui sont allés à l'école pour apprendre tant de choses.
pour m'apprendre.
L'histoire d'Agnès n'est qu'une parmi tant d'autres dans cette région. Nous sommes reconnaissants de la générosité de nos partisans et du gouvernement canadien, qui, ensemble, ont aidé Agnès et tant d'autres familles à améliorer leur vie.